La Chine a été accusée ces dernières années d'être agressive et de "rafler" les ressources naturelles (voir ici, ici et ici pour quelques exemples rapportés). Certains pointent le réseau opaque des relations et des marchés entourant les investissements en Afrique des entreprises chinoises.
Le Secrétariat international est régulièrement interrogé au sujet du nombre d'entreprises chinoises se déclarant à l'ITIE et l'importance de leur engagement dans le processus national ITIE. Bien que nous ne puissions pas commenter la politique internationale de la Chine, nous avons cherché à savoir si les entreprises chinoises sont différentes des autres quand elles doivent publier leurs résultats dans les pays de l'ITIE - avec des conclusions claires.
De nombreuses entreprises chinoises soumettent des déclarations à l'ITIE
Premièrement, au moins 90 compagnies chinoises ont divulgué des informations dans leurs déclarations à l'ITIE, incluant les entreprises d'état géantes telles que la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC), la China National Petroleum Corporation (CNPC) et Sinopec.
Deuxièmement, les informations dévoilées par les entreprises chinoises dans les déclarations à l'ITIE vont au delà des informations financières. Dans les plus récentes déclarations de la RDC, de la Mongolie et du Nigeria, la majorité des entreprises chinoises ont divulgué des informations sur leurs vrais propriétaires (ou "propriétaires réels"). En Afghanistan, les contrats de production de pétrole avec les entreprises chinoises ont été publiés. Au même moment, le plus important contrat chinois avec l'Afghanistan reste confidentiel.
Cette évolution n'est pas propre aux entreprises chinoises. Avec plus de pays publiant des déclarations en vertu de la Norme ITIE - faisant passer la couverture de simples chiffres à une information plus large sur le secteur, telle que les licences et la propriété- tous les pays actifs dans l'ITIE en divulguent plus.
Différents niveaux d'engagement dans différents pays
Troisièmement, les entreprises chinoises sont aussi impliquées que les entreprises occidentales.
Une manière pour les entreprises d'être impliquées dans un processus ITIE est d'être membre d'un Groupe multipartite (les entreprises actives dans les pays de l'ITIE ne sont pas en soi obligées de participer aux Groupes multipartites). Les entreprises ont le choix de contribuer au processus national via un rôle actif, ou via un rôle passif en remplissant simplement leurs obligations de déclaration. Ce que nous pouvons observer à partir des examens, c'est qu'il n'y a pas de "modèle chinois" de l'implication. Les entreprises chinoises sont présentes dans six Groupes multipartites nationaux de l'ITIE : la CNMM au Myanmar, la CNPC au Tchad, en Irak et en Mongolie, la MMC en Afghanistan, et le Zijin Mining Group (Zeavshan) au Tadjikistan. Dans 17 autres pays, elles publient les informations demandées).
Quant à la fiabilité des rapports, il n'y a pas de "style chinois" particulier non plus. Dans des pays comme le Tchad, le Liberia et Sao Tomé-et-Principe, les retards dans les déclarations à l'ITIE de la part des entreprises chinoises ou l'absence de comptes audités ont entravé la qualité des rapports ITIE, rendant les chiffres incomplets ou peu fiables. Cependant, dans tous les pays mentionnés ci-dessus, on trouve des exemples similaires venant des entreprises occidentales.
Pas si différentes
Notre examen montre que quand vient le moment de divulguer les informations sur leurs opérations, les entreprises chinoises ne se distinguent pas. Certaines se montrent plus réticentes à déclarer, mais cela n'est pas seulement du fait des entreprises chinoises, comme nous l'avons vu. En fait, dans la plupart des pays de l'ITIE, elles les publient ponctuellement, et dans certains pays, sont engagées dans des Groupes multipartites.
Donc, les entreprises chinoises ne semblent pas se comporter différemment. Et si elles s'impliquent dans l'ITIE et publient ce qui est demandé dans les pays où elles extraient les ressources naturelles, l'opinion que l'on peut avoir de leur comportement en sera améliorée.
Vous voulez en savoir plus? Lisez notre mémoire complet su
Les déclaration des entreprises chinoises dans les pays mettant en oeuvre l'ITIE
Le mémoire sera bientôt publié en chinois. Si vous voulez recevoir une notification, envoyez un message à Ines (imarques@eiti.org).