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Semaine de l'ITIE au Myanmar - 4e journée

« Cinquante et un millions de personnes doivent comprendre combien d’argent le Myanmar tire de ses ressources naturelles et comment cet argent est dépensé. C’est ça la démocratie. C’est ça mon rêve ».

C’est par ces mots que S.E. U So e Thane, ministre du cabinet du Président au Myanmar, a donné le ton à la conférence sur la gouvernance des ressources naturelles qui a lieu aujourd’hui à Naypyitaw. Lors du premier débat, les membres du Groupe multipartite ont fait le point sur les progrès accomplis jusqu’ici et les défis qui restent encore à surmonter. Le vice-ministre des Finances et président du Groupe multipartite, M. Maung Maung Thein, a souligné les progrès qui ont été récemment accomplis dans le cadre des préparatifs du premier rapport ITIE, mais a également fait remarquer la multitude de défis qui restent à surmonter, et notamment le besoin d’identifier un cadre de déclaration qui soit adapté au régime fiscal du Myanmar, de sensibiliser le public aux échelons régionaux et de mettre en place des systèmes de collecte des données. D’autres experts ont souligné la nécessité d’instaurer un dialogue fort entre toutes les parties, et de mettre en place un meilleur cadre juridique pour le secteur extractif et un environnement porteur pour la société civile. Clare Short s’est félicitée des travaux qui ont été réalisés par l’ITIE Myanmar (MEITI) jusqu’ici, y compris les projets de divulgation de la propriété réelle, l’examen de la transparence des contrats et la mise en place d’unités régionales de l’ITIE. Elle a souligné combien il serait nécessaire d’assurer la transparence dans le secteur pétrolier, gazier et minier, et de l’étendre progressivement à d’autres secteurs tels que l’exploitation forestière ou encore l’énergie hydraulique, au cas où une telle extension était souhaitable et pertinente. Clare a également demandé au gouvernement de mettre l’ITIE à profit pour bâtir des systèmes publics ouverts et fiables de divulgation de l’information sur le secteur extractif à tous les échelons du gouvernement.

Le Myanmar compte 41 entreprises d’État, actives pour plusieurs dans le secteur pétrolier, gazier et minier. Au cours de la discussion sur la réforme des entreprises d’État, nous en avons appris davantage sur les différents rôles et modèles de sociétés pétrolières nationales ainsi que sur l’importance que revêtent pour son économie les entreprises d’État du Myanmar, qui génèrent à elles seules plus de la moitié des recettes et représentent plus de 40 % des dépenses du pays. S.E. Zeyar Aung, ministre de l’Énergie, a présenté le projet du gouvernement visant à privatiser la société Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE) au cours des dix prochaines années, dans le but ultime de faire de la MOGE un opérateur indépendant dans les domaines de l’exploration et de la production pétrolières et gazières.

Le Myanmar s’attend à tirer des recettes importantes du secteur extractif au cours des prochaines décennies. La séance sur les fonds des ressources naturelles a donné lieu à un débat animé sur les facteurs à prendre en compte par le Myanmar pour trancher la question de savoir si un fonds doit être mis en place comme outil d’amélioration de la gestion des recettes pétrolières et gazières. Les intervenants ont partagé les expériences de la Norvège et du Timor-Leste quant aux délais requis pour mettre en place un fonds, aux principes de gouvernance, et aux politiques relatives au contrôle et aux dépenses. Tant le gouvernement du Myanmar que les participants à la conférence se sont montrés désireux de créer un cadre pour la création d’un fonds dans les plus brefs délais.  

La conférence s’est achevée sur quelques réflexions de M. Zaw Oo, coordinateur national de la MEITI, sur les perspectives qui se présentent. L’ITIE est étroitement liée à un certain nombre d’efforts de réforme plus généraux au Myanmar, y compris des réformes économiques telles que celles de la gestion des finances publiques, celles afférentes aux entreprises d’État et au développement des infrastructures, celles concernant la gouvernance et notamment la décentralisation et le renforcement des institutions du gouvernement local, et enfin celles à caractère politique assorties de questions de partage équitable des revenus et de processus de paix.  

Le Myanmar s’est lancé dans une formidable aventure de transformation, mais la tâche qui reste à accomplir est colossale. Cependant, comme M. U So e Thane l’a fait ressortir, pour accomplir un voyage fait de milliers de pas, il faut bien commencer par faire le premier.