Skip to main content
Fallback image

Coordonnateur national du mois : Sam Tokpah, Libéria

Le profil du mois a été rédigé par Helene Johansen.

Enfant, il regardait les minerais être extraits de la terre. Il a grandi à proximité des mines et ses parents, comme beaucoup d'autres, passaient leur journée à travailler pour une grande compagnie minière. Puis, un jour, plusieurs décennies plus tard, les compagnies minières ont plié bagages et sont parties. Sur place, les communautés furent dévastées. Cette histoire s'est répétée dans tout le Libéria, dans bien d'autres communautés et dans de nombreux autres pays.

Aujourd'hui, ce petit garçon a 47 ans et a occupé ces 23 derniers mois la fonction de Coordonnateur national de l'ITIE Libéria. Ce petit garçon est devenu un homme du nom de Samson S. Tokpah Jr.

M. Tokpah explique comment il a rejoint les rangs de l'ITIE.

« Les Libériens, tout comme de nombreux citoyens de pays riches en ressources naturelles, profitent très peu de ces ressources. »

« Mon ambition majeure au sein de l'ITIE est de veiller à ce que la propriété de ces ressources soit représentée dans la vie de chaque Libérien. »

L'histoire du Libéria

Avant 1990, les activités minières représentaient un quart du Produit National Brut du Liberia.

Durant la guerre civile qui a duré 14 ans et qui s'est achevée en 2003, tous les grands sites miniers ont fermé et la contribution de l'industrie minière à l'économie du pays a été réduite à un niveau négligeable. A présent, le Liberia récupère lentement de la guerre civile et les rapports ITIE ont révélé que la contribution du secteur minier à la croissance a triplé en une année seulement. Elle est en effet passée de 3,7 % en 2011 à 10,4 % en 2012, en raison du développement de la production de minerai de fer.

La poursuite de cette évolution positive pour le Libéria et sa population dépend d'une gestion responsable des revenus issus des ressources naturelles.

La gestion responsable, la gouvernance, les ressources extractives et la transparence sont des termes qui peuvent signifier quelque chose pour les personnes directement concernées. Mais qu'en est-il des jeunes ? Qu'en est-il de ceux qui seront responsables dans le futur ? Il est évidemment primordial qu'ils comprennent le secteur et ses enjeux. Autrement, comment peuvent-ils poursuivre le travail effectué ?

Pour traiter ce problème, l'ITIE et M. Tokpah ont lancé l'Extractive Club (e-Club) pour transférer la gestion des ressources à la jeunesse par le biais de l'éducation.

« Les lycéens participent à des débats, des sorties sur le terrain, des projets de parrainage et à des activités d'apprentissage entre les pairs afin de mieux comprendre les enjeux des secteurs extractifs, » M. Tokpah a-t-il expliqué.

La transparence des contrats

Au Liberia, l'on ne se limite pas à apprendre aux jeunes à développer le pays. Récemment, l'ITIE a réalisé un « Audit post-procédure d'attribution des contrats » qui s'est penché sur 68 contrats octroyés.

Selon cet audit, seulement environ 10 % des contrats ont été attribués conformément à l'ensemble des règles applicables.

Le reste des contrats étaient partiellement conformes (37 %) ou ne respectaient pas un nombre significatif de réglementations applicables, (ex. : l'absence d'appels d'offres – ou documentation incomplète (53 %)).

« Ce travail démontre un lien évident entre les revenus et la transparence des contrats, » a indiqué M. Tokpah.

Au-delà de la divulgation

Le Coordonnateur national a expliqué que l'ITIE est l'une des quatre institutions créées après le conflit par le gouvernement dans un souci de renforcer la bonne gouvernance.

« L'impact de l'ITIE au Libéria va au-delà de la divulgation des paiements de revenus issus des secteurs extractifs ou du renforcement du recouvrement de revenus à des fins de croissance et de développement économiques. L'ITIE est devenue essentielle au maintien de la paix après des années d'une guerre civile brutale. »

Pour changer les choses, Sam Tokpah insiste sur la nécessité que toutes les parties prenantes soient impliquées.

« Au Liberia, il y a une corrélation directe entre l'élaboration et la mise en œuvre des politiques. Si les principales parties prenantes ne sont pas directement impliquées dans l'élaboration de politiques au sein d'un Groupe multipartite, cela complique la mise en œuvre des politiques par le secrétariat du l'ITIE. »

Et en quoi consiste une ITIE réussie au Libéria selon M. Tokpah ?

« Une ITIE dans laquelle les organismes publics impliqués dans les secteurs extractifs ont obtenu la confiance absolue des citoyens grâce à leur engagement à agir de manière transparente et responsable. »

Pays
Liberia