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Par le Secrétariat: L'espoir d'un avenir doré

Autour de la période des vacances, ici en Norvège, les membres du personnel vont partager leurs histoires et réflexions sur leur travail au Secrétariat de l'ITIE. Voici le conseiller de direction Dyveke Rogan, en vacances en Birmanie.

Un bonjour de Rangoun!

Rangoun rutile, littéralement. Alors que je pose pour la première fois le pied sur le sol birman, j'ai le souffle coupé par la montagne d'or qui enveloppe le Shwedagon Paya. Mon guide m'affirme qu'il y a plus d'or recouvrant cette antique pagode bouddhique que dans tous les coffres de la Banque d'Angleterre réunis. Je le crois volontiers, sans parler des diamants, rubis, émeraudes et jades parsemant les côtés.

La Birmanie est également riche en autres ressources. Il est difficile de visiter la Birmanie sans croiser le pipeline chinois qui la traverse. On m'apprend qu'une fois opérationnel en 2013, il transportera quelque 22 millions de tonnes de pétrole et 12 milliards de mètres cubes de gaz par an depuis le champ de Shwe, l'une des plus grandes réserves avérées d'Asie du Sud-Est. Ce double pipeline pétrolier et gazier de 2800 km va générer à lui seul près d'un milliard de dollars américains de revenus annuels dans les trente années à venir. De nombreux autres projets liés aux ressources venant s'y ajouter, il y a indubitablement un potentiel pour le développement et la croissance économique.

Faisant dos à la pagode, tout semble néanmoins assez sombre. L'infrastructure est insuffisante et les heures sans électricité sont le lot du quotidien. Beaucoup de minorités en Birmanie luttent pour obtenir leur part des ressources du pays. Les gens de la rue ne voient pas les bénéfices de ces ressources.

Mais on dit que les choses sont en train de changer en Birmanie. Les médias rapportent que la liberté de la presse s'est améliorée. Avant de quitter le bureau la semaine dernière, j'ai lu qu'U Win Tun, le ministre de la Conservation environnementale et des Forêts, veut utiliser les revenus tirés de l'exploitation des ressources naturelles de la Birmanie pour développer l'économie. "Nous devons justifier l'argent, en particulier les revenus de la vente de gaz", a-t-il déclaré.

La Dame approuve. Dans un récent entretien avec la presse birmane, Aung San Suu Kyi a déclaré que, même si l'on ne peut modifier les accords qui ont été passés, il est toujours possible de s'assurer que les ressources naturelles sont utilisées en faveur du développement du pays. "C'est parce que le public ne sait pas ce qui est en train d'arriver aux revenus que nous ne pouvons rien faire pour les utiliser plus efficacement, pour le pays en général. La transparence et la responsabilité devraient régner afin d'assurer que, quels que soient les accords, ces derniers sont passés au profit de la population" a-t-elle déclaré.

Certaines des personnes que j'ai rencontrées semblent être prudemment optimistes. Les Birmans ont donné de l'or au Shwedagon Paya durant des siècles. Cette pratique se poursuit aujourd'hui, bien que ce soit principalement dans d'autres marchandises que l'or. Avec en tête les signes apparus ces derniers mois d'un printemps birman, je quitte la rutilante pagode avec l'espoir que le gouvernement fera bientôt don de certaines richesses du pays aussi à sa population.

Photo par esme, disponible sous licence Creative Commons Attribution.