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Talking matters ! (Le dialogue compte !)

Le dialogue portant sur les ressources naturelles constitue l'essence même de l'ITIE. En fait, certains diraient que le succès de l'ITIE consistant à apporter des résultats significatifs aux populations dans chacun des 37 pays qui mettent en œuvre la norme dépend de la participation même des personnes à ce dialogue autour des rapports publiés.

Peut-on vraiment avoir un dialogue sensé sans parler ?

La réponse est non ! C'est la raison pour laquelle les discussions sont importantes pour l'ITIE.

Le Libéria est un exemple classique. Il détient le record du pays le plus rapide à passer du statut de pays Candidat à l'ITIE à celui de pays Conforme. Le secrétariat national LEITI a remporté cet honneur essentiellement grâce à ses efforts et à son engagement à vouloir faire participer les communautés à un dialogue sur l'ITIE et sur les rapports.

Pour apprendre la manière de faire face aux défis relatifs à la participation des individus, une vingtaine de personnes provenant de 15 pays se sont réunis à Sydney en marge de la Conférence mondiale de l'ITIE. Durant presque trois jours, elles ont appris des techniques et discuté des stratégies pour stimuler un dialogue autour des revenus extractifs et ce efficacement. Le séminaire a aussi permis aux participants de tirer des leçons des expériences de leurs collègues.

« C'était extrêmement utile », a confié Zainab Ahmed, Coordonnatrice nationale de l'ITIE Nigéria (NEITI). « Les outils de communication, les stratégies, la manière d'identifier les parties prenantes, ainsi que les sessions pratiques, nous les certainement utiliserons dès notre retour chez nous », a-t-elle ajouté.

Le premier jour de la formation a été consacré aux "bases essentielles" pour une communication ITIE efficace. Un point clé abordé a été le besoin de classer les différentes parties prenantes par ordre de priorité et en fonction de leur importance pour le succès de l'ITIE ; et d'élaborer par la suite des messages qui correspondent aux intérêts de chaque groupe.

Le « monde réel » contre le « monde idéal »

Anders Kråkenes, responsable de la communication au Secrétariat international de l'ITIE a encouragé les participants à être plus réalistes et à revoir leurs ambitions qui consistent à « tout vouloir faire ». Après tout, tous comme les minéraux et le pétrole qui constituent des ressources limitées, l'argent disponible permettant de faire participer les individus au dialogue constitue lui aussi une ressource limitée. Les communicateurs ITIE doivent tirer le meilleur de ce dont ils disposent. Les budgets ne sont qu'une confrontation à la réalité.

Qu'est-ce que cela veut dire en pratique ?

Anders a expliqué que « tout ceux qui sont intéressés par l'ITIE n'ont pas forcément besoin d'être directement impliqués pour que l'ITIE réussisse »

La principale formatrice Birgitte Jallov a insisté sur l'importance de développer un dialogue entre les individus pour qu'ils construisent eux-mêmes leurs « propres » processus ITIE.

« L'objectif est que les gens ne soient plus des objets de l'ITIE mais qu'ils en deviennent les sujets. »

Nous le faisons en travaillant à la prise de conscience, en suscitant l'intérêt et en veillant à ce que les personnes restent impliquées tout au long du processus, pas seulement autour de la question des rapports. C'est une tâche dure.

« Il est difficile de préserver l'attention des individus. Nous devons programmer nos communications dans le temps pour que nos messages ne soient pas perdus au milieu des autres nouvelles », a déclaré Carlos originaire du Pérou.

Communiquer autour de l'ITIE et faire participer les personnes, cela ne peut se faire sans les médias.

Ainsi, au deuxième jour du séminaire, les participants ont discuté des techniques utilisées pour sensibiliser les médias et faire passer leurs messages rapidement et de manière succincte. Armés des concepts nécessaires pour une telle mission, ils ont ensuite fait « face aux requins », en testant leur capacités dans des simulations d'interviews avec des journalistes australiens expérimentés. Pour certaines personnes, ce fut une vraie découverte. Tout le monde semble être reparti avec plus en confiance en soi ; ils savent désormais qu'ils pourront faire passer leur message quand ils en auront besoin.

Que ce soit à la télé, à l'occasion de tournées de présentation (road shows) ou lors d'autres événements, Anders a insisté sur le fait que les communicateurs sont essentiels.

« Nous savons tous combien la malédiction des ressources a affecté nos pays. En tant que communicateurs ITIE, nous souffrons d'une autre malédiction, celle du savoir. Nous devons nous rappeler que nous connaissons l'ITIE de l'intérieur et de l'extérieur. Le défi pour nous est de faire passer ces informations dans des messages qui peuvent être compris par tout le monde et de les associer à sa propre expérience »

Cela nécessite du temps, de la créativité et de la préparation. Mais c'est le genre de discussions qui donnera à l'ITIE un rôle à jouer auprès de ceux qui importent le plus : les citoyens