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Transparence sur la contribution économique des entreprises aurifères

Image : Terry Heymann

La semaine passée, lors de la réunion annuelle de la Conférence intergouvernementale sur l'industrie minière et le développement durable, World Gold Council (Conseil mondial de l'Or) a publié un rapport comme aucun autre. Le rapport, intitulé Responsible Gold Mining and Value Distribution (Responsabilité de l'exploitation aurifère et distribution des valeurs ajoutées) propose, pour la première fois, une vue d'ensemble consolidée de la responsabilité de l'industrie aurifère à grande échelle.

Le rapport regroupe des données recueillies auprès des quinze plus grandes entreprise aurifères, toutes membres du World Gold Council, afin d'évaluer leur contribution économique combinée sur les pays où elles opèrent. Le rapport couvre 28 pays et inclut des informations venant de 96 mines actives en 2012 et de nombreux sites supplémentaires vis-à-vis de leur phase de développement et de déclassement. Ce dernier propose une analyse des dépenses qui restent dans le pays d'accueil et, pour chaque pays, la distribution de valeurs ajoutées entre les principaux groupes d'intervenants.

Collaboration pour faciliter un examen approfondi

Ce rapport a été élaboré - et c'est une première - grâce à la collaboration des entreprises du secteur afin de faciliter un examen approfondi de leur contribution combinée aux économies des pays où elles travaillent. Le rapport couvre les pays de l'OCDE (par ex. les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Mexique et el Chili), quatre pays du BRICS (tous sauf l'Inde) et de nombreux pays en développement dont d'importants producteurs d'or, tels que le Ghana, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Tanzanie et le Suriname.

Les résultats sont remarquables. En 2012, les entreprises participantes ont dépensé plus de 55 milliards de dollars US pour produire 804 tonnes d'or. De ce montant, environ 80 % a été dépensé dans les pays où les entreprises sont basées. Sur les 55 milliards de dollars US, 62 % (35 milliards) est revenu aux fournisseurs ; 15 % (8,3 milliards) est revenu aux employés et 15 % (8,4 milliards) aux entités gouvernementales par le biais de taxes et redevances. Les actionnaires et les prêteurs se sont partagés un total de 3,4 milliards de dollars US.

Contribution significative

Le rapport confirme que les entreprises aurifères apportent une contribution significative à la croissance économique, aux revenus liés aux échanges avec l'étranger, aux revenus gouvernementaux et au développement socio-économique des pays d'accueil. Néanmoins, ces chiffres démontrent aussi que malgré la contribution fiscale considérable de l'industrie, il est important que les parties prenantes comprennent l'importance des opportunités relatives à la chaîne de valeur sur l'ensemble de l'économie, particulièrement lorsque l'on sait que cela peut générer une contribution économique indirecte très significative, notamment sur l'emploi. Cette contribution va au-delà des revenus gouvernementaux qui sont au cœur de l'attention de l'ITIE, et fournit des informations contextuelles importantes vis-à-vis de la Norme ITIE.

La méthodologie n'est pas optimale pour analyser la répartition des avantages et impacts locaux. Le rapport identifie les investissements sociaux communautaires, mais ne permet pas de savoir si les membres des communautés sont aussi des employés du secteur minier, des entrepreneurs ou des fournisseurs où la mesure dans laquelle les revenus liés aux taxes sont recyclés par les gouvernements hôtes pour être versés aux communautés concernées.

Le rapport souligne le potentiel de transformation de l'industrie aurifère, notamment sous la forme de normes sociales et environnementales strictes, de renforcement de capacités, d'investissement en infrastructures et de développement des compétences. Mais il est essentiel que tous les acteurs comprennent les longs délais d'approvisionnement de l'industrie minière, les risques financiers, le caractère cyclique inhérent aux investissements miniers et la manière dont la répartition des revenus évoluera tout au long du cycle de vie d'une mine.

Revenus partagés

Le rapport a été élaboré dans un climat de débat sur ce qui constitue un retour 'juste' pour les ressources d'un pays. Comme le souligne clairement le rapport, ce 'retour' peut avoir de nombreuses facettes. Pour que les pays profitent de leurs ressources, un certain nombre d'intervenants doivent être impliqués, dont les gouvernements, les communautés, les entreprises et les investisseurs qui les financent.

La responsabilité des entreprise aurifères, passant par le respect de normes sociales et environnementales strictes, a le potentiel de contribuer à un développement socio-économique soutenu dans les pays et communautés du monde entier. En proposant une analyse complète de la contribution économique des entreprise aurifères, nous espérons que cette meilleure transparence pourra soutenir une croissance et un développement significatifs. Cependant, ces entreprises ne sont pas capables, seules, de créer un nombre illimité d'emplois, d'améliorations massives du niveau de vie et une éradication complète de la pauvreté. Des efforts en matière de collaboration sont nécessaires - avec les gouvernements, la société civile, les communautés et la communauté des bailleurs. Nous espérons que ce rapport pourra mener à des discussions mieux informées et continues sur la manière dont les revenus de l'industrie minière sont partagés.

Terry Heymann est le directeur général de Gold for Development, World Gold Council. World Gold Council est une organisation pour le développement du marché pour l'industrie aurifère et la voix mondiale qui fait autorité en la matière.