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Le Conseil d'Administration a convenu que le Niger a réalisé des progrès inadéquats dans la mise en oeuvre de la Norme ITIE 2016.

Decision reference
2017-56 / BM-38
Decision basis
2016 EITI Standard, Requirement 8.3 EITI Validation deadlines and consequences

Décision du Conseil d'administration

Le Conseil d'administration est arrivé à la conclusion suivante:

Le Conseil d’administration convient que le Niger a fait des progrès inadéquats dans sa mise en œuvre de la Norme ITIE 2016. Les conclusions du Conseil d’administration quant aux progrès du Niger dans la mise en œuvre de l’ITIE sont résumées dans la fiche d’évaluation ci-dessous.

En ce qui concerne l’Exigence 1.3 relative à la participation de la société civile, le Conseil d’administration de l’ITIE a usé de son pouvoir discrétionnaire pour examiner les événements survenus depuis le début de la Validation. Le Conseil d’administration a constaté que la situation s’était considérablement détériorée entre mars et septembre 2017. Le Conseil d’administration en a conclu qu’il n’existait pas au Niger un environnement favorable à la participation de la société civile et que le pays ne respectait plus le protocole relatif à la participation de la société civile. En conséquence, il a été évalué que le Niger a fait des « progrès inadéquats ».

En outre, les sujets de préoccupation concernent l’engagement des entreprises (1.2), la gouvernance du Groupe multipartite (1.4), le plan de travail (1.5), le cadre légal (2.1), l’octroi de licences et les registres (2.2 et 2.3), la politique relative à la divulgation des contrats (2.4), la participation et l’État (2.6), les données de production (3.2), l’exhaustivité (4.1), les accords de troc (4.3), les transactions des entreprises d’État (4.5), les paiements infranationaux directs (4.6), la qualité des données (4.9), la répartition des revenus (5.1), les transferts infranationaux (5.2), les dépenses sociales obligatoires (6.1), les dépenses quasi fiscales (6.2), la contribution économique (6.3), le débat public (7.1), et les résultats et l’impact de la mise en œuvre (7.4).

De ce fait, le Conseil d’administration de l’ITIE a convenu que le Niger devra prendre les mesures correctives présentées ci-dessous. L’exécution de ces mesures correctives sera évaluée lors d’une seconde Validation commençant le 26 avril 2019. Comme le prévoit la Norme ITIE, le Groupe multipartite du Niger aura la possibilité de demander une prorogation de ce délai ou de demander que la Validation commence plus tôt que prévu.

La décision du Conseil d’administration faisait suite à une procédure de Validation démarrée le 1er novembre 2016. En application de la Norme ITIE 2016, une évaluation initiale a été engagée par le Secrétariat international. Les conclusions ont été examinées par un Validateur Indépendant, qui a soumis un projet de rapport de Validation au Groupe multipartite pour commentaire. La décision finale a été prise par le Conseil d’administration de l’ITIE.

Mesures correctives et recommandations stratégiques

Le Conseil d’administration a décidé que Niger devra prendre les mesures correctives suivantes. Les progrès enregistrés dans l’exécution de ces mesures seront évalués lors d’une seconde Validation commençant le 26 avril 2019:

  1. Conformément à l’Exigence 1.2, les entreprises doivent démontrer qu’elles participent pleinement, effectivement et activement au processus ITIE. Conformément à l’Exigence 8.3.c.i, le collège des entreprises doit élaborer et présenter un plan d’action pour combler les insuffisances dans la participation des entreprises, telles que documentées dans l’évaluation initiale et le rapport du Validateur, dans un délai de trois mois après la décision du Conseil d’administration, c’est-à-dire au plus tard le 26 janvier 2018.

  2. Conformément à l’Exigence 1.3.c, le gouvernement doit s’assurer qu’aucun obstacle n’empêche la participation de la société civile au processus ITIE. Pour que cette suspension soit levée, le gouvernement devra faire en sorte que le protocole relatif à la participation de la société civile soit entièrement respecté, et notamment veiller à ce que les représentants de la société civile aient la possibilité de participer au débat public concernant le processus ITIE et d’exprimer librement des opinions au sujet du processus ITIE, sans contrainte, coercition, ni représailles.

  3. Conformément à l’Exigence 1.4.a.ii, le Groupe multipartite devra veiller à ce que ses procédures de nomination et de remplacement des membres du Groupe multipartite soient publiques et confirmer le droit de chaque groupe de parties prenantes de nommer ses propres représentants. Conformément aux Exigences 1.4.b.ii et 1.4.b.iii, le Groupe multipartite devra mener des activités de sensibilisation effectives auprès de groupes de la société civile et des entreprises, notamment par des moyens de communication tels que les médias, les sites Internet et des courriers, informant les parties prenantes de l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre l’ITIE et rappelant le rôle central des entreprises et de la société civile. Les membres du Groupe multipartite devront se mettre en rapport avec leurs collèges respectifs. Conformément à l’Exigence 1.4.b.vi, le Groupe multipartite devra veiller au caractère inclusif du processus de décision dans toutes les phases de la mise en œuvre, particulièrement aux niveaux des entreprises et de la société civile.

  4. Conformément à l’Exigence 1.5.a, le Groupe multipartite devra disposer d’un plan de travail actuel établissant des objectifs de la mise en œuvre de l’ITIE qui reflètent les priorités nationales pour les industries extractives. Conformément à l’Exigence 1.5.b, le plan de travail doit tenir compte des résultats de consultations menées avec les parties prenantes clés. Dans l’axe de l’Exigence 1.5.c, le plan de travail doit évaluer et exposer les mesures prévues pour pallier les contraintes potentielles en matière de capacités, identifier et élaborer des plans visant à aborder tout obstacle juridique ou réglementaire qui pourrait nuire à la mise en œuvre de l’ITIE, et présenter les plans du Groupe multipartite quant à la mise en œuvre des recommandations provenant de la Validation et du processus de déclaration ITIE. Conformément à l’Exigence 1.5.f, le plan de travail doit faire l’objet d’une mise à jour annuelle.

  5. Conformément à l’Exigence 2.1.a, le Niger doit présenter une description du cadre légal et du régime fiscal applicables aux industries extractives. Ces informations doivent comprendre une description succincte de la décentralisation fiscale, un aperçu des lois et de la réglementation pertinentes, et des informations sur les rôles et responsabilités des agences gouvernementales concernées.

  6. Conformément à l’Exigence 2.2.a, le Niger devra fournir chaque année des informations relatives aux octrois et transferts de licences minières, pétrolières et gazières pendant l’exercice couvert par le Rapport ITIE, précisant les exigences techniques et financières, ainsi que tout écart non trivial par rapport au cadre légal et réglementaire régissant les octrois et transferts de licences.

  7. Conformément à l’Exigence 2.3, le Niger devra également veiller à ce que soient rendus publics les noms des titulaires de licences, les dates de demande, d’attribution et d’expiration des licences, la ou les matière(s) première(s) couverte(s) et les coordonnées de toutes les licences pétrolières, gazières et minières détenues par les entreprises dont les revenus sont significatifs.

  8. Conformément à l’Exigence 2.4, le Niger est tenu de documenter, dans son Rapport ITIE, la politique du gouvernement en matière de divulgation des contrats et licences fixant les conditions de prospection ou d’exploitation de pétrole, le gaz et de minéraux. Cette documentation devra comprendre les dispositions légales pertinentes, les réformes planifiées ou en cours, ainsi qu’un aperçu des contrats déjà publiés.

  9. Conformément à l’Exigence 2.6, le Groupe multipartite devra présenter une explication des règles et des pratiques courantes concernant les bénéfices non distribués et les réinvestissements des entreprises d’État. Le gouvernement devra également veiller à ce que tous les changements intervenant dans son niveau de participation au capital d’entreprises d’État ou de leurs filiales soient divulgués chaque année, et soumettre un compte rendu intégral des prêts ou des garanties de prêts que l’État ou des entreprises d’État ont accordés à des entreprises minières, pétrolières et gazières.

  10. Conformément à l’Exigence 3.2, le Groupe multipartite devra s’assurer que les futurs Rapports ITIE contiennent des informations désagrégées sur les volumes et les valeurs de production de tous les principaux minéraux produits au cours de l’année ou des années couverte(s).

  11. Conformément à l’Exigence 4.1.a, le Niger doit faire en sorte que le seuil de matérialité retenu dans la sélection des entreprises et des flux de revenus à rapprocher est tel que l’exclusion d’entreprises et de recettes n’affectera pas sensiblement l’exhaustivité du Rapport ITIE. Le Groupe multipartite est invité à déterminer si l’établissement d’un tel seuil de matérialité quantitative pour la sélection d’entreprises devant figurer dans le Rapport ITIE permettrait ou non de garantir la réalisation de ces objectifs. Le Niger devra veiller à ce que ses futurs Rapports ITIE intègrent clairement l’ensemble des flux de revenus figurant à l’Exigence 4.1.b dans le champ d’application du rapprochement. Conformément à l’Exigence 4.1.c, le Groupe multipartite devra également s’assurer que l’Administrateur Indépendant évalue la matérialité des entreprises et entités de l’État non déclarantes, et qu’il émette un avis sur l’exhaustivité du Rapport ITIE. Conformément à l’Exigence 4.1.d, le gouvernement devra également faire en sorte qu’à l’avenir, les Rapports ITIE contiennent une information agrégée sur les montants totaux des revenus issus de chacun des flux de revenus qui auront été retenus dans le champ d’application du Rapport ITIE.

  12. Conformément à l’Exigence 4.3, le Groupe multipartite et l’Administrateur Indépendant sont tenus de vérifier l’existence d’accords ou d’ensembles d’accords afférents à la fourniture de biens et de services (y compris des prêts, des subventions ou des travaux d’infrastructure) en échange, partiel ou total, de concessions pour la prospection ou la production de pétrole, de gaz ou de minerais, ou d’une livraison physique de ces matières premières. Lorsque le Groupe multipartite conclut que ces accords sont significatifs, il est tenu, ainsi que l’Administrateur Indépendant, de faire en sorte que les informations relatives à ces accords figurent dans le Rapport ITIE, à un niveau de détail et de transparence égal à celui qui s’applique à la divulgation et au rapprochement des autres paiements et flux de revenus. Lorsqu’un rapprochement des transactions clés n’est pas possible, le Groupe multipartite devra convenir d’une approche prévoyant l’intégration de la divulgation unilatérale par les parties à l’accord ou aux accords dans le Rapport ITIE.

  13. Conformément à l’Exigence 4.4, le Groupe multipartite devra évaluer la matérialité de tous revenus provenant du transport et les divulguer s’il s’avère qu’ils sont significatifs.

  14. Conformément à l’Exigence 4.5, le Groupe multipartite doit faire en sorte que le processus de déclaration tienne pleinement compte du rôle des entreprises d’État, en incluant les paiements significatifs qu’elles reçoivent des entreprises extractives et les transferts entre les entreprises d’État et d’autres agences gouvernementales.

  15. Conformément à l’Exigence 4.6, il est exigé du Groupe multipartite qu’il détermine si les paiements directs (dans le périmètre des flux de revenus convenus) versés par les entreprises aux gouvernements infranationaux sont significatifs. Le cas échéant, le Groupe multipartite est tenu de prendre des dispositions pour divulguer et rapprocher dans le futur Rapport ITIE les paiements directs versés par les entreprises aux entités des gouvernements infranationaux.

  16. Conformément à l’Exigence 4.9.a, l’ITIE exige une évaluation visant à déterminer si les paiements et revenus font l’objet d’un audit indépendant crédible, en application des normes internationales d’audit. Conformément à l’Exigence 4.9.b.iii et aux Termes de Référence standard de l’Administrateur Indépendant arrêtés par le Conseil d’administration de l’ITIE, le Groupe multipartite et l’Administrateur Indépendant devront :

    • Examiner les procédures d’audit et de garantie que suivent les entreprises et les entités gouvernementales participant au processus de déclaration ITIE et, à partir de cet examen, convenir de l’information que les entreprises et les entités gouvernementales participantes sont tenues de communiquer à l’Administrateur Indépendant pour que celui-ci puisse s’assurer de la crédibilité des données, en conformité avec l’Exigence 4.9. Il incombe à l’Administrateur Indépendant d’user de son jugement et d’appliquer des normes professionnelles internationales appropriées[1], en élaborant une procédure qui offre une base suffisante pour la publication d’un Rapport ITIE exhaustif et fiable. L’Administrateur Indépendant devra user de son propre jugement professionnel pour établir la mesure dans laquelle il sera possible de se fier aux contrôles et aux cadres d’audit existants des entreprises et des gouvernements. Dans son rapport initial, l’Administrateur Indépendant devra documenter les possibilités qu’il aura étudiées et la raison justifiant les garanties à fournir.

    • S’assurer que l’Administrateur Indépendant présente une évaluation de l’exhaustivité et de la fiabilité des données (financières) présentées, y compris un résumé informatif du travail exécuté par l’Administrateur Indépendant et des limites de l’évaluation fournie.

    • S’assurer que l’Administrateur Indépendant présente une évaluation indiquant si toutes les entreprises et les entités gouvernementales comprises dans le périmètre de déclaration ITIE ont fourni ou non les informations demandées. Les lacunes ou les faiblesses éventuelles dans les données communiquées à l’Administrateur Indépendant, y compris les noms des entités n’ayant pas observé les procédures convenues à ce sujet, doivent être indiquées dans le Rapport ITIE, assorties d’une appréciation du niveau de leur impact sur l’exhaustivité et la fiabilité du rapport.

  17. Conformément à l’Exigence 5.1.a, le Groupe multipartite devra veiller à ce que l’affectation des revenus extractifs ne figurant pas dans le budget national fasse l’objet d’explications, avec des liens vers les informations financières pertinentes, selon les besoins.

  18. Conformément à l’Exigence 5.2.a, le Groupe multipartite devra, préalablement à la collecte de données, établir la matérialité des transferts infranationaux et veiller à ce que la formule spécifique utilisée pour calculer les transferts aux administrations locales soit divulguée, ceci afin de pouvoir évaluer les écarts entre les transferts infranationaux budgétisés et ceux qui sont réellement exécutés.

  19. Conformément à l’Exigence 6.1.a, le Groupe multipartite devra, avant le processus de collecte de données, convenir d’une distinction claire entre dépenses sociales obligatoires et les dépenses sociales volontaires afin de pouvoir assurer une divulgation exhaustive des dépenses sociales obligatoires dans les futurs Rapports ITIE. Lorsque le bénéficiaire de dépenses sociales obligatoires est un tiers, et donc pas une agence gouvernementale, le Groupe multipartite devra s’attacher à divulguer le nom et la fonction de ce bénéficiaire.

  20. Conformément à l’Exigence 6.2, le Groupe multipartite devra examiner l’existence et la matérialité de toutes dépenses quasi fiscales engagées par les entreprises d’État extractives et leurs filiales, en veillant à ce que toutes les dépenses quasi fiscales significatives figurent dans les futurs Rapports ITIE.

  21. Conformément à l’Exigence 6.3, le Groupe multipartite devra faire en sorte que les futurs Rapports ITIE indiquent la contribution des secteurs minier, pétrolier et gazier au PIB en termes absolus, ainsi qu’une estimation des activités dans le secteur informel (6.3.a) des chiffres concernant l’emploi dans le secteur extractif, en termes absolus et par rapport à l’emploi total (6.3.d) pour la ou les années couverte(s).

  22. Conformément à l’Exigence 7.1, le Groupe multipartite doit veiller à ce que les Rapports ITIE soient compréhensibles, activement promus et publiquement accessibles, et qu’ils contribuent au débat public. Parmi les principaux publics devront figurer des représentants du gouvernement, du parlement, de la société civile, des entreprises et des médias. Conformément à l’Exigence 7.1.e, le Groupe multipartite devra également s’assurer que des actions de sensibilisation – organisées par le gouvernement, la société civile ou les entreprises – soient menées afin de mieux faire connaître l’existence des Rapports ITIE et de faciliter le dialogue à leur sujet dans l’ensemble du pays. Il incombe au Groupe multipartite de discuter du rôle que l’ITIE pourrait jouer dans la réalisation des priorités nationales ainsi que des moyens par lesquels l’initiative pourrait susciter un débat public sur l’usage qui est fait des ressources naturelles.

  23. Conformément aux alinéas iv et v de l’Exigence 7.4, le Groupe multipartite devra faire en sorte que les futurs rapports annuels d’avancement contiennent une évaluation des progrès réalisés dans l’accomplissement des objectifs du plan de travail, indiquant notamment les résultats et l’impact des objectifs convenus et présentant un compte rendu narratif des efforts déployés en vue de renforcer l’impact de la mise en œuvre de l’ITIE sur la gouvernance des ressources naturelles. Ce compte rendu devra présenter un aperçu de la suite donnée par le Groupe multipartite aux recommandations issues du rapprochement et de la Validation et des progrès qui ont été réalisés à ce sujet, conformément à l’Exigence 7.3.

Le Groupe multipartite est encouragé à se pencher sur les autres recommandations contenues dans le rapport du Validateur et dans l’évaluation initiale du Secrétariat international, et à rendre compte de ses réponses à ces recommandations dans le prochain rapport annuel d’avancement.

 


[1] Par exemple, les normes ISA 505 pour les confirmations externes ; ISA 530 pour l’échantillonnage d’audit ; ISA 500 pour les éléments probants ; ISRS 4400 pour les missions d’exécution de procédures convenues en matière d’information financière ; ISRS 4410 pour les missions de compilation.

Contexte

Le Niger est un pays mettant en œuvre l’ITIE depuis 2007. Pour le gouvernement du Niger, la décision de mettre en œuvre l’ITIE reposait principalement sur un souci de diversifier l’économie nationale, afin réduire sa dépendance à l’extraction minière, dans l’intérêt de ses citoyens. Le Niger a été accepté en tant que pays candidat le 27 septembre 2007 et, le 4 juillet 2005, le décret du Premier ministre 0073/PM en a établi officiellement le Groupe multipartite. Le Niger a été déclaré conforme aux Règles de l’ITIE en mars 2011.

Le processus de Validation a démarré le 1er novembre 2016. Conformément aux procédures de Validation, une évaluation initiale a été préparée par le Secrétariat international. Après en avoir examiné les conclusions, le Validateur Indépendant a rédigé un projet de rapport de Validation. Le Groupe multipartite a soumis ses remarques, que le Validateur Indépendant a étudiées, puis ce dernier a répondu au Groupe multipartite, avant de finaliser le rapport de Validation.

Le Comité de Validation s’est penché sur le dossier le 28 août 2017. Lors de ces discussions, des préoccupations ont été soulevées au sujet du respect par le Niger de l’Exigence 1.3 relative à la participation de la société civile. Les préoccupations portaient sur des incidents survenus avant le début de la Validation (le 1er novembre 2016) et sur des événements plus récents. La procédure de Validation stipule que : « Sans préjudice de la capacité du Conseil d’administration à exercer son pouvoir discrétionnaire pour examiner toutes les preuves disponibles, le Secrétariat ne doit pas prendre en compte les actions entreprises après le début de la Validation ».

Le Comité de Validation a demandé que le Secrétariat soumette une évaluation actualisée de la satisfaction à l’Exigence 1.3. Cette évaluation actualisée (jointe en annexe ci-dessous) conclut que la situation s’est considérablement détériorée entre mars et septembre 2017 et que le Niger ne respecte plus l’Exigence 1.3. Il est recommandé que, « au cas où le Comité de Validation souhaiterait user de sa discrétion pour examiner les événements qui ont suivi le début de la Validation, le Secrétariat international lui recommande de déterminer que le Niger a fait des progrès inadéquats dans la satisfaction à l’Exigence 1.3 ». Le gouvernement et le Groupe multipartite ont été encouragés à fournir des commentaires. Le 4 octobre 2017, le Comité de Validation a étudié la situation et a convenu, sous réserve de l’examen des commentaires du Groupe multipartite, de recommander que les progrès du Niger relativement à l’Exigence 1.3 sont « inadéquats ».

Sur la base des conclusions susmentionnées, le Comité de Validation a convenu de recommander la fiche d’évaluation et les mesures correctives décrites ci-dessous.

Le Comité a également convenu de recommander une évaluation globale de « progrès inadéquats » dans la mise en œuvre de la Norme ITIE 2016. L’Exigence 8.3.c de la Norme ITIE dispose que :

ii.    Évaluations générales. En vertu du processus de Validation, le Conseil d’administration de l’ITIE fera une évaluation de la conformité générale à l’ensemble des Exigences de la Norme ITIE.

iii.   Progrès inadéquats. Le pays fera l’objet d’une suspension et sera tenu de mettre en œuvre des mesures correctives avant la deuxième Validation. Pour que la suspension soit levée, le pays doit, au cours de sa deuxième Validation, au moins démontrer des progrès significatifs.

Le Comité de Validation a convenu de recommander une période de 18 mois pour la mise en œuvre des mesures correctives. En formulant cette recommandation, il a tenu compte de l’ampleur relative des problèmes identifiés et a cherché à aligner l’échéance de Validation sur celle du Rapport ITIE 2016.

 

Scorecard for Niger: 2017

Assessment of EITI requirements

  • Not met
  • Partly met
  • Mostly met
  • Fully met
  • Exceeded
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Overall Progress

MSG oversight

1.1Government engagement

There are regular, public statements of support from the government, a senior individual has been appointed to lead on the implementation of the EITI and senior government officials are represented on the MSG. There is evidence of government participation in EITI reporting, dissemination and outreach. The government has covered core funding for EITI implementation despite budget constraints.

1.2Company engagement

There is an enabling legal environment for EITI reporting and there do not appear to be legal barriers to company disclosure. Producing companies in the mining sector are actively and effectively engaged in the EITI process. There is no evidence of even informal consultations with oil and gas and exploration companies.

1.3Civil society engagement

Civil society representatives and journalists substantially engaged in the EITI process have faced arrests, coercion and reprisal between March and September 2017, while engaging in public debate on topics related to the EITI. These arrests fit a pattern of intimidation, harassment and arbitrary detention targeting civil society actors who petitioned the court to investigate allegation of corruptions in the extractive sector. Thus, the Board concluded that Niger has made inadequate progress on Requirement 1.3. In accordance with Requirement 3.3.c.i of the EITI Standard, Niger was suspended and given 18 months to undertake corrective actions. For the suspension to be lifted, the Government of Niger should ensure that the civil society protocol is fully adhered to, including ensuring that civil society representatives are able to engage in public debate related to the EITI process and express opinions about the EITI process without restraints coercion or reprisal.

1.4MSG governance

The MSG membership includes relevant actors from each constituency, although stakeholders agreed that the MSG’s structure should be revised to ensure relevant government and industry stakeholders are adequately represented. There is no evidence of constituency outreach ahead of MSG member selection and the nominations process has not been codified for any of the three constituencies. The MSG does not appear to have agreed its own ToR and the lack of revision of EITI Niger’s institutional structure and governance since 2008 is a concern, not least given the significant deviations in practice and the decrees’ lack of detail on nominations and internal governance. While decision-making appears to be based on consensus in most instances, stakeholders agree that there are no safeguards ensuring the inclusiveness of decision-making. Discussions at MSG meetings appear poorly documented in meeting minutes. While there is evidence of MSG input to key decisions related to EITI implementation, such as the ToR for the Independent Administrator, EITI Reports and workplans, there is no evidence of consultations with the broader constituencies about these decisions.

1.5Work plan

Publicly accessible and updated in a timely manner, Niger’s three-year EITI work plan includes some objectives aligned with the EITI Principles and national priorities, measurable and time-bound activities, activities aimed at addressing capacity constraints and some activities related to the scope of EITI reporting. Yet it does not include activities aimed at addressing any legal or regulatory obstacles, detailed plans for implementing recommendations from EITI reporting and Validation, while several activities appear to not be clearly time-bound or measurable. Meanwhile the sources of funding for activities in the work plan remain general and there is little evidence of stakeholder consultations in preparing the work plan beyond those directly represented on the MSG.

Licenses and contracts

2.2License allocations

The 2014 EITI Report did not provide a comprehensive list of extractives licenses awarded or transferred in 2014, nor a description of the process for transferring or awarding licenses, including the technical and financial criteria used as set out in Requirement 2.2.a. Non-trivial deviations from the applicable laws were not highlighted.

2.3License register

The excerpt of the mining cadastre included in the EITI Report was neither complete nor up-to-date. Licenses issued to SOPAMIN in December 2014, for example, were not included in the EITI Report. The list of valid permits in the petroleum sector in the EITI Report did not specify the dates of application, dates of award, nor the validity period of the license. Despite these weaknesses, significant progress has been made in bring transparency to the existing mining cadastre and efforts are underway to help modernise the cadastre system.

2.4Policy on contract disclosure

As contract transparency is mandated by the constitution, the government policy in theory is clear, but the EITI Report did not document the actual practice of contract disclosure. Contracts are not automatically published in the official journal as mendated by the constitution and it remains unclear how many contracts have actually been published.

2.1Legal framework

The MSG did not provide a summary of the fiscal regime applicable to the oil, gas and mining sector, including the level of fiscal devolution. Fiscal provisions included in contracts and conventions are not described in the Report. The Report did not explain the role and responsibilities of the relevant government agencies that have the mandate to manage the extractive sector.

2.5Beneficial ownership

Not assessed

The 2014 Report (Annex 2, pp.54-66) describes the MSG’s review of the legal ownership and disclosure mechanisms in Niger. The Report states (p.64) that disclosure of the beneficial owners of a company is required to incorporate a commercial company in Niger. This includes either civil identification for foreigners or copy of birth certificate for nationals. However there appears to be some confusion between legal (shareholding) and the actual beneficial ownership. The Report states that mining and petroleum cadastres will soon be online, which will partly address establishing a public beneficial ownership register, but it does not specify which information will be published in this online register.

2.6State participation

The EITI Report did not provide a comprehensive list of SOEs operating in the extractive sector, omitting CNEM, CNTPS, SML and SONICHAR that were all majority owned by the state in 2014. The EITI Report did not explain the financial relationship between these SOEs and the states, especially the rules and practices governing transfers of funds between the SOEs and the state, retained earnings, reinvestment and third-party financing.

Monitoring production

3.1Exploration data

The EITI Report provides an overview of the extractive industries, including exploration activities. This description could be more forward looking in future EITI reports, so as to provide more visibility in the sector’s potential and emerging governance challenges.

3.2Production data

Production volumes, disaggregated by commodity and by mining site have been disclosed, but not the values of commodities produced. The disclosed information was not clearly sourced and information on how production data was calculated was not disclosed in the Report.

3.3Export data

Total export volumes and the value of exports by commodity have been disclosed. The MSG has disclosed the sources of export data, but did not provide information on how export data was calculated.

Revenue collection

4.3Barter agreements

The TOR for the independant administrator adopted by the MSG on 24 June 2016 referred to a 90-million-euro project for the road Irhazere to be built by Areva that could potentially be classified as an infrastructure project (page 20). Yet the independant administrator states in the final report that the MSG is not aware of infrastructure provisions and barter type agreements. In the strategic partnership agreement signed in May 2014 between Areva and the Government of Niger, Areva committed to provide financial support for local development and infrastructure projects. This agreement was not covered in the EITI Report in accordance with Requirement 4.3.

4.6Direct subnational payments

The MSG did not provide a definition of materiality with regards to direct subnational payments. The International Secretariat received contradictory information that direct subnational payments exist and are considered material. Yet direct payments to local communities and the mechanism through which such payments are made have not been disclosed in the report. Stakeholders appeared confused between direct subnational payments and subnational transfers. The confusion between these two payments has hindered transparency on both issues instead of improving it.

4.7Disaggregation

The Report provides disaggregated figures by revenue stream and by company.

4.9Data quality

The work completed by the Independent Administrator deviates significantly from the approved TOR and lacks strong quality assurance procedures. Disclosed payments and revenues were not certified and there is evidence that only 27% of disclosed payments came from audited accounts. All contextual information was prepared by the MSG, some of which was not clearly sourced.

4.1Comprehensiveness

The MSG did not define materiality thresholds for selecting companies and revenue streams specifically for the 2014 EITI Report. Rather, it followed the approach adopted in 2010, prior to the adoption of the EITI rules and the EITI Standard. Lack of a clear definition of materiality is compounded by a lack of an exhaustive list of companies operating in the country and lack of full disclosure from government agencies. The EITI Report did not include an assessment of the materiality of non-reporting.

4.2In-kind revenues

Not applicable

The MSG concluded that in-kind revenues were not material. Based on a review of the pricing mechanism of various mineral products and stakeholder consultations, the International Secretariat agrees with the MSG assessment that in-kind revenues of oil, uranium and gold were not material in 2014.

4.4Transportation revenues

Not applicable

The MSG did not agree a definition of materiality with regards to revenues from transport, but based on stakeholders’ consultation during the fact finding mission, the Secretariat concludes that transport revenues were immaterial during the reporting period.

4.5SOE transactions

Only one SOE (SOPAMIN) out of five reported transactions as an SOE. CNEM, CNTPS, SML and SONICHAR are all majority owned by the state but were not classified as SOEs. These SOEs made material payments to the government, but the EITI Report did not explain whether they collected material revenues on behalf of the state.

4.8Data timeliness

The 2014 Report was published in November 2016, which meets the timeliness requirement. The MSG approved the reporting period and cash-accounting basis of EITI reporting.

Revenue allocation

5.1Distribution of revenues

The Report indicates that all revenues from the extractive industry are recorded in the national budget. The MSG gives information about distribution of revenues in theory not in practice. Revenues not recorded in the national budget were not clearly identified for the fiscal period covered (p.23). The report did not reference national classification systems.

5.2Subnational transfers

The MSG described the legal framework of revenue sharing requirements in the mining and petroleum codes, but it did not disclose any material payments in 2014. The MSG did not establish whether the 15% of statutory subnational transfers were material during the reporting period. It did not require relevant government agencies (DGI, DGTCP, regions and municipalities) to disclose such information and the MSG’s definition of materiality regarding mandatory subnational transfers remains unclear

5.3Revenue management and expenditures

Not assessed

The MSG has made some attempt to including information on the budget-making process in the EITI Report.

Socio-economic contribution

6.1Mandatory social expenditures

The MSG did not define materiality with regards to mandatory social expenditures. Despite, partial disclosure of social payments by two companies, there is no evidence that mandatory social expenditures have been disclosed and reconciled in accordance with EITI Requirement 6.1.

6.2Quasi-fiscal expenditures

The MSG did not define materiality with regards to quasi-fiscal expenditures by SOEs, including SOE subsidiaries and joint ventures. The MSG gave a long list of activities completed by SOPAMIN without stating the cost of these activities.

6.3Economic contribution

Estimates of the sector’s contribution to the economy did not include local coal consumption. Only nine companies disclosed employment figures and the sector’s contribution to the government’s budget is not always reliable.

Outcomes and impact

7.2Data accessibility

Not assessed

Some of Niger’s EITI data is available in machine readable format through the EITI global website albeit not for its latest EITI Report covering 2014. EITI data is not accessible on the EITI Niger website.

7.4Outcomes and impact of implementation

The MSG has reviewed progress and outcomes of implementation on a regular basis, including by publishing annual activity and progress reports over the past three years. However, the 2015 annual progress report focused more on outcomes than on impact and the overall impact of EITI Niger remains unclear.

7.1Public debate

EITI Niger has ensured that the EITI Reports are accessible to the public, albeit primarily online, and contribute in a limited manner to public debate in the capital and in some extractives regions. While CSOs have driven dissemination and outreach efforts in the past, the slowdown in dissemination and outreach since 2015 is a concern. Accessibility of EITI data beyond the capital Niamey remains weak. Stakeholders affected by mining activities in rural areas are not involved in EITI implementation.

7.3Follow up on recommendations

The MSG and the government have taken steps to act upon lessons learnt, to identify, investigate and address the causes of any discrepancies and weaknesses of the EITI process and to consider the recommendations for improvements from the Independent Administrator.

Pays
Niger