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Luanda, Angola

L'Angola rejoint l'ITIE

Le deuxième plus large producteur de pétrole d'Afrique s'engage à améliorer la transparence du secteur extractif

Le Conseil d'administration de l'ITIE a approuvé la demande d'adhésion de l'Angola à l'ITIE, ce qui en fait le 57ème pays membre de l'ITIE et le 28ème en Afrique.

La présidente du Conseil d'administration de l'ITIE, la très honorable Helen CLARK, a souhaité la bienvenue à l'Angola au sein de la communauté ITIE : "L'Angola rejoint l'ITIE à un moment critique. La pandémie de COVID-19, la volatilité continue des prix du pétrole et les préoccupations concernant la sécurité énergétique signifient que la gouvernance et la transparence doivent être au cœur des politiques énergétiques du pays. L'Angola a l'opportunité d'utiliser la mise en œuvre de l'ITIE pour renforcer ses efforts de lutte contre la corruption, consolider la réforme de Sonangol et s'assurer que le secteur extractif contribue à la mobilisation des ressources nationales. Nous nous réjouissons de voir l'ITIE promouvoir un débat public inclusif sur ces questions".

Les premières divulgations de l'Angola conformément à la Norme ITIE devront être effectuées dans les 18 mois suivant son admission en tant que pays de mise en oeuvre.

L'opacité du secteur pétrolier angolais a conduit à la création de l'ITIE en 2003, lorsque les appels des défenseurs de la société civile à s'attaquer aux problèmes de corruption ont attiré une attention considérable. Par la suite, un groupe de représentants de la société civile, de l'industrie et du gouvernement - dirigé par le gouvernement britannique - a convenu de l'élaboration d'une norme de déclaration mondiale. Cependant, les risques de corruption et les défis de gouvernance ont persisté en Angola au fil des ans, et les appels répétés pour que le pays mette en œuvre la Norme ITIE.

La publication de rapports conformément à la Norme ITIE permettra de garantir que des informations cruciales sur le secteur extractif angolais soient rendues publiques, notamment les propriétaires effectifs et les contrats relatifs aux entreprises extractives, ainsi que la gestion des entreprises d'Etat et les revenus du secteur. Les divulgations requises dans le cadre de la mise en œuvre de l'ITIE peuvent contribuer à identifier les risques de corruption, les faiblesses de l'administration et les zones de fuites de revenus. En définitive, ces informations peuvent soutenir la prise de décision et les réformes et promouvoir le débat public en Angola.

Attirer les investissements et améliorer la mobilisation des ressources nationales

En tant que deuxième plus grand pays producteur de pétrole en Afrique, l'économie de l'Angola est fortement dépendante de la production de pétrole et de gaz, qui représente environ un tiers du PIB du pays. En 2020, le pétrole représentait environ 90 % - soit 18 milliards USD - des recettes d'exportation totales du pays. Le pays possède également un secteur minier important, les exportations de diamants s'élevant à plus d'un milliard d'USD en 2020.

Le ministre des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz, Diamantino AZEVEDO, a déclaré : "L'Angola a pris la décision de rejoindre l'ITIE après une sérieuse réflexion de la part de son Excellence le Président João Manuel GONCALVES LOURENCO, en adéquation avec le désir de l'administration de se focaliser sur la lutte contre la corruption. La mise en œuvre de l'ITIE soutiendra les objectifs du gouvernement visant à renforcer la transparence et garantira que le gouvernement assume la volonté politique de renforcer les instruments nationaux de bonne gouvernance." Il a en outre commenté : "Avec cette étape, le pays entend améliorer continuellement l'environnement des affaires et le climat d'investissement. Cela contribuera à la mobilisation des revenus et aura un impact positif direct sur les Angolais. L'adhésion de l'Angola à l'ITIE signifie le début d'une nouvelle ère pour le pays."

La candidature de l'Angola souligne l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre l'ITIE et prévoit un financement gouvernemental important. Le plan de travail ITIE de l'Angola indique que le ministère des Finances, ainsi que les principales agences supervisant la réglementation pétrolière et minière, s'engagent à renforcer la divulgation systématique des données du secteur par le biais de plateformes gouvernementales et d'entreprises.  

Sebastião Gaspar MQRTINS, directeur général de Sonangol, a déclaré que "Sonangol, en tant que société pétrolière phare en Angola, est heureuse de l'admission du pays en tant que membre de l'ITIE. Cette étape importante a renforcé l'engagement de l'Angola, également assumé par Sonangol, à gérer de manière responsable ses ressources naturelles pour le développement du pays et pour le bénéfice des Angolais, en s'inspirant des meilleures pratiques internationales."

Ouvrir le secteur au débat public


Au-delà des divulgations, la mise en œuvre de l'ITIE devrait contribuer à améliorer le débat public et la surveillance de la gestion du secteur extractif. Dans le cadre de sa candidature, l'Angola a formé un groupe multipartite - composé de représentants du gouvernement, de l'industrie et de la société civile - pour superviser le processus ITIE. Pour la première fois, les trois parties prenantes travailleront ensemble pour renforcer la gouvernance du secteur extractif conformément aux objectifs nationaux.

La société civile a un rôle clé à jouer pour favoriser la surveillance et le débat publics sur les secteurs minier, pétrolier et gazier en Angola. "La société civile se réjouit d'un dialogue structuré avec le gouvernement et l'industrie. Nous nous engageons à utiliser l'espace ITIE pour promouvoir les droits environnementaux et la responsabilité dans la gestion des ressources pétrolières, gazières et minérales de l'Angola", a déclaré Manuel Pembele Mfulutoma, directeur général du groupe de la société civile AJUDECA et chef de file du collège de la société civile de l'ITIE en Angola.

La transparence à un moment critique

L'Angola rejoint l'ITIE à un moment critique de la gouvernance mondiale des industries extractives. La pandémie de COVID-19 et la récente volatilité des prix du pétrole ont mis en évidence la vulnérabilité de la plupart des pays dépendant des industries extractives et ont multiplié les appels à s'engager dans la transition énergétique.

Dans ce contexte, il sera particulièrement important pour le gouvernement de travailler avec la société civile et l'industrie pour assurer une gestion prudente du secteur. Olivier JOUNY, directeur général de TotalEnergies en Angola et président de l'Associação das Companhias de Exploração e Produção de Angola (ACEPA), a noté que "l'ACEPA soutient pleinement cet effort collectif pour continuer à construire et promouvoir la confiance avec toutes les parties prenantes et la société civile. L'adhésion de l'Angola à l'ITIE contribuera à favoriser la gestion durable des ressources minérales et pétrolières et le développement du pays."