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Les administrateurs de la transformation

« Il ne fait aucun doute qu'un petit groupe de personnes réfléchies et engagées puissent changer le monde. C'est d'ailleurs la seule chose qui n'ait jamais permis de changer le monde. » 
- Margaret Mead, écrivaine et anthropologue culturelle

Il y a quelque chose de très attirant au sujet des révolutions. Les masses descendent dans la rue pour demander le changement, le pouvoir est remanié, et l'histoire est réécrite.

Cependant, mes premiers mois en tant que stagiaire au Secrétariat international de l'ITIE ont détourné mon attention vers des leviers de réforme plus subtils et moins romantisés.

La citation reprise ci-dessus de Margaret Mead nous rappelle que souvent, le changement résulte du travail silencieux d'individus dévoués. Plutôt qu'une tornade qui secoue la société, cela peut être une brise légère.

Les changements soudains et radicaux peuvent provoquer une résistance soudaine et radicale de ceux qui profitent du status quo. Les meilleures des causes et les demandes les plus justifiées peuvent résulter en conflit si vous marchez sur les pieds des mauvaises personnes.

Néanmoins, l'ITIE part du principe que les citoyens ont le droit de savoir comment les ressources sont gérées et le droit de demander que cela change. Et pour cela, l'on ne peut pas complètement exclure de marcher sur les pieds de certains.

Si des pratiques corrompues sont pointées du doigt dans la gestion des revenus, quelqu'un va forcément y perdre. Cependant, la manière dont le problème est abordé peut faire la différence. Travailler de l'intérieur en supportant des facteurs clefs peut être une bonne manière de promouvoir des réformes sans causer un vif émoi.

Comme le Dr. Dominik Zaum l'a dit en parlant de la lutte contre l'économie politique de la corruption, il est important de soutenir les institutions et les acteurs qui peuvent déclencher des réformes et faire bouger les élites politiques. Ces réformateurs peuvent progressivement valoriser des groupes marginalisés et identifier des points d'intérêt où agir. Petit à petit, ils peuvent coopérer avec d'autres facteurs et faire passer le message d'une mauvaise gouvernance.

Les Groupes multipartites dans les 41 pays mettant en œuvre l'ITIE rassemblent des réformateurs de tous les groupes de parties prenantes : les responsables du secteur public qui veulent combattre des pratiques corrompues, les représentants du secteur privé qui veulent voir l'industrie travailler de façon responsable, et les activistes de la société civile désireux de s'assurer que les revenus sont conséquents et qu'ils profitent au peuple.

L'ITIE donne à ces réformateurs une plateforme de dialogue. Elle crée également une base pour bâtir la confiance au sein de groupes aux intérêts divergents. Myanmar (Birmanie) a initié un processus ITIE national dans un souci d'ouverture.

La Présidente de l'ITIE, Clare Short, a commenté les progrès faits en Birmanie: « Je suis impressionnée par l'engagement du gouvernement, de la société civile et de l'industrie à coopérer pour assurer une meilleure gestion des ressources naturelles du pays. Cette première réunion entre parties prenantes est un jalon important pour le processus ITIE à Myanmar (Birmanie) et l'ouverture des discussions prouve que la transition vers la démocratie est en bonne voie ».

La transparence n'apporte pas automatiquement un développement paisible, mais l'opacité génère, elle, la défiance. Il ne fait aucun doute que la confiance entre les différents secteurs de la société est un prérequis pour la paix et le développement. Et bâtir cette confiance nécessite de l'ouverture, de la patience et du dialogue.

L'ITIE ne peut rapidement construire la confiance, et le rôle du Secrétariat général est encore plus modeste : soutenir les personnes engagées qui visent des réformes via les processus nationaux de l'ITIE. Néanmoins, j'ai hâte de travailler à cet objectif au cours des mois prochains. Car après tout, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.