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Bonne année!

Chers Amis,

Alors qu'une autre année est sur le point de prendre fin, je voudrais vous souhaiter à tous, ainsi qu'à vos proches, bonheur et réussite pour 2013. Permettez que je saisisse également cette occasion pour évoquer brièvement les défis que nous nous sommes promis de relever au début de l’année qui vient de s’écouler et ceux qui nous attendent dans celle qui va commencer bientôt.

1. Dans le monde entier, l’on se dresse de plus en plus contre la corruption et le manque de transparence.

Au cours de l’année 2012, nous avons remarqué que deux pas en avant avaient été franchis, mais qu’il y avait aussi eu un pas en arrière. S'il est vrai que les appels à une amélioration de la gouvernance continuent à se multiplier à travers le monde, le Printemps arabe nous a rappelé à quel point il est difficile de convertir l'optimisme en progrès véritable. Nous devons cependant préserver cet optimisme et construire une vision plus claire et des outils plus puissants en vue de réaliser des réformes durables. Et dans notre collaboration avec des gouvernements réformateurs tels ceux de la Tunisie et, depuis peu, du Myanmar, pour améliorer la transparence et la redevabilité, nous devons être prêts à leur donner notre appui tout en étant réalistes quant à la rapidité avec laquelle ces nouveaux régimes seront en mesure d’appliquer de nouvelles politiques. 

2. Le mouvement pour la transparence est encore jeune, mais prend rapidement de l'ampleur.

Cette année a été remarquable de par ses débats sur la fiscalité et l'information. Même si les militants de ce mouvement risquent d'être submergés par un flot d'informations nouvelles, la demande en renseignements et la capacité de les analyser et les utiliser n'a jamais été aussi forte. Le manque de transparence est de moins en moins toléré. L'ITIE fait partie de ce débat, mais elle devra évoluer pour conserver sa position centrale et pertinente.

3. La transparence – passer des mots à l'action.

Sur les 37 pays qui mettent en œuvre l'ITIE, 23 ont publié des rapports ITIE cette année, contre 19 en 2011. Hormis 14 d'entre eux, tous ces rapports portent sur les deux dernières années. Par suite de l'accession de l'Irak et de la Tanzanie à la Conformité au début du mois, près de la moitié des pays mettant en œuvre l'ITIE, soit 18 sur 37 d'entre eux, sont désormais Conformes à l'Initiative. Près d'un milliard de personnes peuvent désormais accéder à de l'information sur les revenus issus de leur secteur extractif grâce à la publication de rapports ITIE. Dans de nombreux cas, cet accès leur a été offert pour la première fois. 

Les ITIE de différents pays ont publié des informations importantes. C'est le cas en Sierra Leone et en RDC, deux pays déchirés naguère par des guerres civiles meurtrières autour de ressources minérales : l'ITIE a montré que leurs gouvernements ne recevaient à peine un dollar par habitant et par année grâce à ces ressources. Cependant, dans d'autres parties du monde, nous observons des gains de revenus remarquables : c'est particulièrement le cas pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique centrale. Et il est réjouissant de constater que les rapports ITIE s'inscrivent dans ce débat. Dans la presse du Nigéria, de nombreux articles ont traité des recommandations de réforme en se référant aux statistiques publiées par l'ITIE Nigéria NEITI. Cette année, je me suis rendue en Mongolie, au Mozambique, au Pérou et en Zambie, et j'ai pu y constater la contribution apportée par l’ITIE pour informer le débat politique et public.

Néanmoins, nous ne sommes encore qu'au début de ce processus. Sept cents millions de personnes continuent toujours à vivre avec moins de 5 dollars US par jour dans des pays riches en ressources naturelles. Dans un nombre toujours trop élevé de pays, l’ITIE ne représente pas encore une source d’information pour le débat public. Au début de l'année, j’ai évoqué la possibilité d'un consensus sur la transparence et la redevabilité dans le secteur extractif. J’espère qu’en 2013, il sera possible de le transformer en réformes concrètes.

4. Une amélioration du fonctionnement de l'ITIE sera nécessaire.

Je remercie tous ceux qui ont contribué aux progrès que nous avons réalisés en vue d'améliorer la norme ITIE. J'ai bon espoir qu’à l'occasion de notre Conférence mondiale à Sydney en mai prochain, nous saurons lancer une norme ITIE à la fois meilleure et plus pertinente. Mais il nous faudra auparavant parvenir à un accord à ce sujet au sein de notre Conseil d'administration, en nous rappelant que l'ITIE appartient en premier lieu aux pays dans lesquels elle est mise en œuvre. Certes, le Conseil d'administration peut fixer une seule norme ITIE, mais l'ITIE au Congo, au Pérou ou en Indonésie appartient aux peuples de ces pays, et ces derniers ont la faculté d'en user comme bon leur semble. Nous ne devons plus parler d'une norme ITIE, mais plutôt de 37 ITIE nationales qui approfondissent et élargissent leur action d’année en année.

Ne nous y trompons pas toutefois : l'ITIE ne sera pas en mesure d'apporter une réponse à tous les enjeux de la gouvernance des ressources naturelles. Nous aurons à faire davantage pour que les citoyens obtiennent des informations utiles et qu'un débat mieux informé soit engagé sur les meilleurs moyens de gérer la richesse issue des ressources naturelles. Nous aurons également à encourager les gouvernements à intégrer les meilleurs éléments des déclarations issues de l’ITIE dans leurs propres systèmes, et veiller à ce que l'ITIE produise des résultats complémentaires aux autres efforts de réforme. J'espère qu'à l'avenir, les rapports ITIE seront plus courts et plus utiles à l’instauration d'un débat informé. Un jalon vers le succès sera franchi le jour où les rapports de l'ITIE ne serviront plus que de commentaire sur les données extractives du gouvernement et de portail vers ces données, et où le débat public portera sur le secteur extractif entier et non seulement sur ses revenus.

L'année 2013 sera une année phare pour l'ITIE, marquée par l'introduction d'une norme révisée et par l'élargissement de sa famille. Elle marquera aussi le dixième anniversaire de la première Conférence de l'ITIE. Il nous reste encore un long chemin à faire avant que la richesse née des ressources naturelles apporte des avantages accrus aux populations des pays riches en ressources naturelles à travers le monde. La Conférence mondiale de l’ITIE à Sydney les 23 et 24 mai 2013 offrira la possibilité de délibérer de toutes ces questions. 

Je me réjouis d'y rencontrer un grand nombre d'entre vous et de collaborer avec vous en cette nouvelle année afin que l'ITIE devienne plus pertinente, plus utilisée, mieux capable de servir, et mieux à même de produire des résultats.

Bien à vous,

Clare Short