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Un générateur d'énergie dans un pays d'extrêmes

Le profil du mois a été rédigé par Lyydia Kilpi. 

En 2006, la Mongolie a commencé à attirer d'énormes investissements dans le secteur minier, époque à laquelle Tsolmon Shar travaillait encore dans le cadre d'un projet sur la santé. Mais les annonces déclarant que la Mongolie aurait besoin de l'ITIE pour garantir la bonne gestion des futurs revenus du secteur minier ont tapé dans l’œil de Tsolmon. Juste après qu'il ait quitté le secteur de la santé, il est devenu Coordonnateur national du Secrétariat ITIE pour la Mongolie, qui a été mis sur pied en 2007. Depuis, le pays est devenu transparent vis-à-vis de ses revenus issus du secteur minier.

Une terre d'extrêmes

La Mongolie est le rêve de tous exploitants du secteur minier. On y trouve de grandes réserves de charbon, de cuivre, de spath fluor, d'or et beaucoup d'autres minerais sur un territoire presque complètement désert. La densité de population est seulement de 1,8 par kilomètre carré, à savoir une des plus faibles au monde. Sous la frontière sud se trouve la Chine, un voisin qui a soif de matières premières, et qui est la principale destination des exportations.

Cependant, la géographie n'est pas seulement un atout. En effet, pour Tsolmon, le manque d'infrastructures est le plus grand défi auquel est confronté le secteur minier. Sans un réseau ferroviaire solide, exporter les minerais depuis les terres enclavées du pays est un vrai casse-tête. Un trafic routier intense est source de pollution, transporte la poussière et abîme les routes, ce qui a le don d'énerver les populations locales.« Il faut faire très attention à l'environnement. Les ressources d'eau sont rares dans un pays enclavé tel que la Mongolie », Tsolmon nous a-t-il confié. En outre, la météo peut être extrêmement capricieuse. Tsolmon rappelle que la nuit précédente, la température est descendue sous les -30 °C, ce qui est « dans la moyenne ».

Relier les provinces

L'ITIE ne va pas construire des lignes de chemin de fer ou invoquer la pluie par magie, mais elle a un rôle à jouer. « Nous voulons que les gens soient optimistes, qu'ils nous fassent confiance et qu'ils soient prêts à coopérer. De cette façon, de bonnes décisions pourront être prises », explique Tsolmon. Des consultations publiques au niveau central et local donnent aux citoyens la chance de participer aux prises de décision. « L'ITIE n'est pas juste qu'une histoire de transparence. Il s'agit aussi de coopération entre le gouvernement, les entreprises et la société civiles », explique Tsolmon.

Ce grand territoire peu peuplé rend difficile la participation de tous les habitants du pays. L'ITIE a récemment commencé à rétablir des sous-comités locaux dans les régions rurales. Les sous-comités sont présidés par des sous-gouverneurs et, idéalement, impliquent tous les groupes de parties prenantes. L'objectif est d'encourager le dialogue local, améliorer les connaissances sur le secteur minier et de promouvoir la transparence dans les provinces. Avec la décentralisation, les communautés locales reçoivent directement leurs fonds du budget de l'État et décident comment le dépenser.

Comme toujours, certaines communautés sont plus enthousiastes que d'autres. « Certaines provinces sont très enthousiastes à cette idée et comptent plusieurs groupes de parties prenantes représentés de la même façon, tandis que d'autres sont à la traîne », nous confie Tsolmon.

2012 Le rapport soulève des questions

La Mongolie a publié son rapport de l'ITIE pour 2012 en décembre dernier, bien en avance par rapport aux autres pays. Le nombre d'entreprises rapportant leurs revenus a augmenté année après année, atteignant aujourd'hui un nombre renversant de 1800. Pas étonnant donc que Tsolmon veuille remplacer les formats papiers par des rapports électroniques. Cependant, le rapport révèle que seules dix entreprises représentent environ 90 % des revenus. Cela a amené la société civile à se demander s'il était utile que le rapport inclue les petites entreprises.

Jongler avec différents points de vue et maintenir un équilibre fait partie du travail de Tsolmon. En fait, c'est la partie la plus difficile mais aussi la plus gratifiante, selon lui. « Des acteurs importants de tous les secteurs sont impliqués et je ne peux entrer en litige avec personne. C'est intéressant de travailler dans un tel environnement. J'apprends beaucoup de toutes ces personnes. »

Inscrire la transparence dans la loi

Selon Tsolmon, un grand défi de cette année est de faire appliquer la loi sur la transparence des industries extractives, qui consoliderait les Principes de l'ITIE dans la législation nationale. La loi est actuellement bloquée au niveau du Ministère de la Justice.

Tsolmon prévoit qu'il y aura beaucoup de travail à fournir en 2014 mais il pense que cela en vaut la peine. « Je pense que nous contribuons à la transparence des entreprises et du gouvernement. Des quantités colossales d'argent doivent être utilisées pour développer la Mongolie. »

Pays
Mongolia