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Une bénédiction, pas une malédiction

Ce profil est tiré d’une interview de Josephine en août 2014, pendant son affectation au Secrétariat international à Oslo, au titre d’échange de personnel. Le profil a été écrit par Christina Berger. Vous trouverez d’autres photos de son séjour à Oslo en cliquant ici. Nous avons une pensée spéciale pour elle et tous ses compatriotes en cette période difficile pour leur pays durement touché par l’épidémie d’Ebola.

En 2007, quand Ernest Bai Koromal, nouveau président de la Sierra Leone, a invité la diaspora disséminée à travers le monde à regagner le pays natal afin de contribuer à sa reconstruction après vingt ans d’instabilité et de guerre civile, Josephine y a ressenti un appel personnel.

Réponse à l’appel

C’était en 2007, Josephine avait alors 28 ans et elle vivait une vie riche et bien remplie en Angleterre depuis huit ans. Son rêve d’aller étudier au Royaume-Uni l’y avait conduite et elle avait obtenu une licence en marketing et en diffusion à l’université de Londres. Elle avait un travail et elle a tenu un rôle majeur dans le lancement de six émissions de télévision adressées aux Sierra-Léonais vivant au Royaume-Uni.

Mais lorsqu’elle a compris que son pays était en train de prendre un nouveau départ,  elle s’est mise à la recherche d’un emploi qui lui permettrait d’y retourner. Elle souhaitait avant tout contribuer à faire avancer son pays. Seulement elle ne savait pas encore exactement comment…

En plein dans le secteur extractif

De retour au pays, son premier emploi l’a plongée au cœur même de l’industrie minière. En effet, Josephine a rallié l’équipe de communication de la compagnie London Mining, ce qui lui a alors permis de prendre connaissance des différentes activités extractives qui existent en Sierra Leone et de visiter des sites miniers.

C’est après près de deux ans à un poste à grande responsabilité qu’elle  prend connaissance d’une annoncée publiée par l’ITIE-Sierra Leone (SLEITI), qui recherchait un(e) responsable des communications. D’un point de vue carrière, présenter sa candidature à un tel poste au sein du gouvernement représentait certes une rétrogradation. Mais c’était un sacrifice qu’elle était prête à consentir, car elle y voyait la possibilité de mettre ses compétences au service d’une amélioration de la vie de de ses concitoyens.

Pour reprendre ses propres termes : « Si je peux représenter une institution visant à montrer que les ressources naturelles de la Sierra Leone sont une bénédiction, et non une malédiction, ce sera source de satisfaction en soi ».

Méthodes inédites de diffusion du message

Elle a commencé par procéder à une enquête sur le terrain en vue d’évaluer dans quelle mesure la population connaissait le travail de l’ITIE Sierra Leone pour ensuite pouvoir baser sa stratégie de communication sur les résultats de cette enquête. Dans son travail de sensibilisation, Josephine prend soin d’inclure les personnes présentant un handicap, par exemple les malvoyants, en produisant des rapports en braille à leur intention. C’est d’ailleurs un groupe de malvoyants qui a composé la chanson de l’ITIE Sierra Leone. Josephine a fait appel à des comédiens connus pour expliquer le rôle de l’ITIE dans le pays et la signification des résultats des derniers rapports pour ses citoyens. Les comédiens savent faire passer de l’information mieux que quiconque, déclare-t-elle, et leur popularité attire des gens à des événements à l’occasion desquels les rapports ITIE sont présentés.

Communiquer les travaux de l’ITIE restera toujours un défi. Josephine estime que l’on n’accorde pas l’importance qu’elle mérite à la communication et qu’elle doit lutter pour lancer presque tous les projets de sensibilisation qu’elle souhaite engager. Des fonds sont réservés pour la production des rapports, mais on n’affecte pas suffisamment de ressources à la diffusion des conclusions de ces documents. Josephine collabore avec des partenaires au développement, en particulier la GIZ allemande, pour que certains de ses projets se réalisent.

La recherche d’alternatives

Son projet le plus récent, qu’elle allait lancer en septembre, était l’e-club (pour « extractives club »), dont l’idée lui est venue de l’ITIE au Libéria, pays voisin. Ces clubs sont organisés dans des écoles secondaires pour permettre à ces établissements et à leurs élèves d’en savoir plus sur les ressources naturelles de leur pays au moyen d’activités extrascolaires, telles que des discussions entre élèves, des conférences, l’intervention de mentors, et la visite de sites miniers.

Mais l’Ebola a stoppé ce programme net, forçant les gens à rester chez eux. Josephine et son équipe doivent maintenant réfléchir à des alternatives. Elle réfléchit actuellement à un quiz sur le secteur extractif destiné à une émission radiophonique, car la radio constitue le moyen de communication le plus répandu dans le pays. Nous espérons pouvoir écouter cette émission très prochainement.

Tournée vers l’avenir

Josephine nourrit des ambitions personnelles qui reflètent sa détermination à venir en aide à ses concitoyens. Avec son mari, elle organise des activités caritatives pendant son temps libre, telles que la « Journée pour remercier un enseignant » qui s’est tenue en octobre de l’année dernière. Les enseignants joueront un rôle indispensable dans la réalisation de l’ambition de sa fille, âgée de sept ans, de devenir médecin.

Pour l’avenir, Josephine espère poursuivre sa formation en obtenant une maîtrise en gestion des ressources naturelles. « Si vous savez bien gérer, alors vous savez aussi être transparent », dit-elle. La Sierra Leone a sans aucun doute eu de la chance que Josephine réponde à l’appel.