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Surfer la vague de réformes du Sénégal

Le secteur extractif du Sénégal a évolué significativement au cours des dernières années. L'industrie minière à attiré des investissements, et les entreprises produisent à présent de l'or, du phosphate et du zircon. L'exploration des ressources pétrolières en mer s'est intensifiée, ce qui a suscité de grandes attentes. Dans pareille situation, accéder aux informations relatives à la contribution du secteur sur le budget de l'état, ainsi que sur l'économie en général, constitue un défi pour les citoyens.

Impliquer les citoyens dans la gouvernance économique

J'ai toujours considéré que le manque de transparence et de responsabilité sapait nos efforts de développement en Afrique. Cependant, la société civile a rencontré des obstacles pour s'impliquer dans un dialogue avec la sphère économique et mettre l'état devant ses responsabilités. Comme nous l'avons vu dans des programmes d'ajustement structurel, certains problèmes économiques ont traditionnellement fait l'objet d'un dialogue entre l'état et les institutions financières internationales. Et au milieu des années 2000, lorsque nous avons vu l'émergence de nouveaux instruments, tels que l'ITIE, j'ai compris qu'il s'agissait d'une évolution majeure qui ne pouvait être négligée.

C'est pourquoi je trouve cela passionnant de participer au processus de l'ITIE au Sénégal. Nous améliorons la gestion des ressources extractives à un moment où des changements significatifs ont lieu dans le secteur minier et que l'exploration pétrolière est bien engagée. Je pense que la transparence en matière de bénéfices permettra au Sénégal d'optimiser l'utilisation des ressources dans le secteur.

Au-delà du minimum

Un remarquable processus de réformes vers la bonne gouvernance a lieu au Sénégal et dans sa région. Mon rêve est que dans quelques années, le Groupe multipartite de l'ITIE devienne un catalyseur de réformes, tirant sa légitimité de la loi. J'espère que le Sénégal implémentera et se conformera à l'ITIE et deviendra un précurseur dans la région, permettant aux citoyens d'accéder à des informations fiables sur les industries extractives.  Bien sûr, cela nécessitera de construire des capacités et de gérer la transparence en matière de licences et de bénéfices, pour que les communautés puissent bénéficier d'un développement équilibré.

À cet égard, lorsque je vois comment le gouvernement fournit les ressources nécessaires à l'implémentation de l'ITIE, comment les partenaires au développement affirment leur intérêt à soutenir le processus, comment les entreprises minières accueillent le groupe multipartite lors des visites sur site et comment leurs membres expriment leur engagement, c'est un plaisir de contribuer au succès de l'ITIE.

Jusqu'à présent, les différents intervenants collaborent efficacement, mais nous voulons aller encore plus loin. Notre objectif est de stimuler et soutenir leurs propres efforts. Nous serions heureux de voir, un jour, la Chambre des mines organiser une session d'informations sur la transparence ou sur l'ITIE et inviter le groupe multipartite. Il en va de même pour le gouvernement : les autorités douanières ou fiscales pourraient un jour inviter le groupe multipartite pour discuter de la gouvernance des industries extractives. Nous voulons faire bouger certaines choses.

Mais chaque chose en son temps

Les plus grands défis sont des défis de capacité : la capacité du groupe multipartite à exécuter ses pouvoirs de mandat et de société civile pour agir comme un organe de défense. C'est la raison pour laquelle la construction de capacités est notre point de départ. Une fois que les différents acteurs ont la capacité nécessaires, la collecte de données, la production de rapports et la communication deviennent plus simples. À mesure que nous avançons, les membres du groupe multipartitite se rendent compte du large éventail de questions qui ont besoin de réponses afin de générer un rapport qui réponde à toutes les exigences de l'ITIE. Il existe des manières de collaborer avec le gouvernement pour améliorer la collecte de données et la production vis-à-vis du secteur extractif.

Apprendre des autres

J'ai eu la chance de participer à des ateliers de travail régionaux et d'apprendre d'importantes leçons des autres pays implémentant l'ITIE  et de nos homologues. Tout d'abord, la société civile est un acteur clef dans le processus de l'ITIE et nous devons faire tout notre possible pour améliorer notre collaboration pour qu'elle joue son rôle. Nous essayons toujours d'impliquer la société civile, au-delà du groupe multipartite, dans toutes les phases de notre travail. Un autre groupe d'intervenants important est constitué des experts politiques. La collaboration avec ce groupe permet l'institutionnalisation du dialogue sur la transparence et nous prévoyons d'organiser un atelier de travail avec eux en avril.

J'ai aussi appris que la collecte de données demande du temps, et le groupe multipartite doit être bien organisé. L'engagement des autorités de haut niveau envoie un signal fort aux agences gouvernementales et aux entreprises, les incitant à dévoiler des informations. Après la publication d'un rapport, une bonne stratégie de communication est nécessaire pour que les informations atteignent toutes les régions du pays. Les groupes multipartites doivent être novateurs pour atteindre leurs cibles.

Où cela peut-il mener ?

Bien que les formations et la prise en charge des efforts de coordination suffisent pour la société civile et les entreprises, impliquer le gouvernement est plus complexe. La norme de l'ITIE inclut des exigences pouvant mener à des réformes bénéfiques dans les pays impliquant la norme.

Au Sénégal, l'ITIE a le potentiel de relever de nombreux défis. Des actions ciblées sont nécessaires pour clarifier les rôles et responsabilités des différents acteurs gouvernementaux et pour donner aux services techniques du Ministère des finances une meilleure compréhension du secteur extractif. La surveillance des industries extractives par les citoyens peut être renforcée, par exemple en revoyant le système de licence pour que le contrôle soit simplifié. Ces éléments représentent l'impact pratique que l'ITIE peut avoir au Sénégal.

 

Le Sénégal est devenu un candidat à l'ITIE en octobre 2013. En apprendre davantage sur la page des pays

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