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L'EITI doit se faire plus ambitieux et réaliste.

Le future d’EITI peut reposer sur le Conseil entre aujourd’hui et la Conférence EITI en mai. L’initiative peut prendre de l’ampleur pour remplir davantage de trous entre ses Principes et ses résultats pour l’heure limités. Ou elle pourrait finir comme démodée, se traînant laborieusement, invisible dans la périphérie des débats internationaux, sur un support qui se desquame lentement.

Le débat au sein du Conseil a reconnu que l’EITI doit regagner son cœur de comparabilité mondiale et des règles dures, tout en encourageant les investisseurs à se grouper pour s’étendre encore plus loin. En tant qu’ancien membre du Conseil, je voudrais suggérer trois points qui devraient être considérés si l’EITI doit se révéler utile pour notre futur.

Premièrement, MSGs peuvent créer nombre des innovations à venir, quelques unes grosses et significatives, d’autres petites et marginales. L’ EITI a besoin d’un moyen d’évaluer ces différentes innovations contre les comparatifs mondiaux ou il se débattra pour dire quoi que ce soit qui ait du sens à son sujet, une situation qui peut dissoudre la notion d’EITI comme standard mondial.

Clairement, ce ne serait pas entrer dans le vif du sujet que de comparer le contenu n d’un EITI innovatif et ses programmes de rapport sur (par exemple) l’impact des mines sur les communautés locales avec (par exemple) un programme de rapport sur le secteur des huiles. Mais la qualité de chaque innovation peut être mesurée en comparaison des repères communs: si l’innovation a un but précis, si elle est compréhensible dans son rapport de ces mêmes buts, la fiabilité des données rapportées, l’étendue de la participation des investisseurs, et plus encore.

Cette approche nécessite une prudente réflexion de la part de l’évaluateur, mais elle est réalisable. Elle donnerait une bonne idée de la valeur pratique des différentes innovations, ce qui est essentiel pour l’idée de l’incentivisation via des exemples. L’EITI ne peut pas attendre d’un Pays A qu’il copie une innovation du Pays B si ce que fait le Pays B n’est pas clair.

Deuxièmement, et soyons honnêtes, il y a des gouvernements qui seraient ravis de s’accorder le mérite de l’adoption d’EITI, mais qui ne voudraient pas étendre les rapports dans des secteurs qui menacent leurs intérêts propres. Pour prendre un exemple hypothétique, un gouvernement qui extrait du pétrole à ses frais pour le vendre à des prix inférieurs à ceux du marché ne choisira pas un EITI qui fait état de ces pratiques.   Il pourrait même décider d’adoucir l’extension d’EITI vers un secteur moins important, pour réclamer le crédit “d’innovateur”, tout en laissant les véritables problèmes de côté.

Donc EITI a besoin d’un moyen de faire savoir si oui ou non un programme EITI est adapté à un pays et s’occupe d’un problème connu et sérieux dans son secteur d’extraction et, sinon, alors s’il a un moyen de recommander l’extension de ce rapport pour couvrir ces problèmes. Autrement, il n’y a aucune défense contre les accusations douloureuses des pays validants qui se basent sur un seul segment de la chaîne de valeur pour dire que l’EITI donne des seaux d’argent à blancher à des gouvernements fort corrompus.

Troisièmement, l’EITI a besoin d’un mécanisme pour évaluer les effets plus larges d’EITI et ses rapports sur le gouvernement et la société. Un panel d’experts  pourrait être crédible dans ce rôle, s’il a le mandat et les ressources pour regarder de près la réalité des affaires et rapporter franchement les résultats, sans altération extérieure. Si EITI n’a aucun effet positif dans un pays donné, alors mieux vaut pour sa crédibilité que la vérité soit publiée et étudiée afin qu’on puisse en tirer des leçons.

De façon générale, EITI doit regarder son propre potentiel, ce qui est plus réaliste que quelques uns de ses points rhétoriques mais plus ambitieux que sa réalité actuelle. EITI ne peut pas réparer la malédiction des ressources de lui-même. Mais avec des règles révisées qui établissent l’équilibre entre rigueur et diversité, ce pourrait être efficace comme source de norms émergentes et bonnes pratiques. Ce pourrait être aussi un “outil de diagnisgtic” utile , comme un membre du secrétariat EITI l’a appelé : un moyen d’utiliser la transparence pour identifier les divers problèmes du secteur de l’extraction minière, pas seulement dans le flux de revenus, et créer une pression pour surpasser ces problèmes. Ce serait moins que ce à quoi certain d’entre nous espéraient, mais plus que ce que EITI peut faire pour nous au jour d’aujourd’hui.

 

Diarmid O’Sullivan a été un membre et membre alternatif du Conseil EITI de Février 2009 à Mars 2012 et est maintenant un Open Society Fellow qui fait des recherches sur l’impact d’EITI.